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... passage au NIFFF (Neuchâtel International Fantastic Film Festival) le documentaire Super 8 Madness  présenté par son auteur Fabrice Blin, touche par son côté nostalgique et « Ã©ducatif Â». Ce petit bijou narre, à une époque que les moins de trente ans ne peuvent connaître, l'histoire de ce format vidéo contraignant qui faisait fureur (bien au-delà de Pif Gadget) dans les foyers de cinéastes en herbe...

  Nous ne pouvons y couper, le cinéma découvert lorsque nous étions jeunes nous a marqué à tel point que nous avons fait de cette ère une période merveilleuse où tout était autrement plus magique.

  Issu de cette époque bénie, 36-15 Code Père Noël s'apparente à un conte de fées tournant au cauchemar pour notre plus grand bonheur ! Accompagné du Père Noël distribuant des friandises à tours de bras, le réalisateur René Manzor, revenu de sa croisade américaine (Le voyageur, Les aventures du jeune Indiana Jones...) nous invite à (re)vivre cette Å“uvre.

Présenté au Festival d'Avoriaz il y a 24 ans, ce long mettant en scène un enfant faisant face à un homme en rouge déséquilibré reste une image forte relevant du combat titanesque de l'enfance contre le monde adulte, une aventure symbolique et initiatique. Juste un puissant réveil de nos peurs dissimulées dans les abysses de l'inconscient !

  Pendant ce temps, alors que la nuit tombe sur la place, à proximité de nos chers dealers de bocks, les membres du groupe punk rock Krakenstein s'acharnent sur leurs instruments...

Moment décalé que choisit un clown affreux pour s'approcher précipitamment, un sourire en coin. Diabolique, il aime à susurrer au creux d'oreilles innocentes : « Tu veux un ballon ? Â»

Pilosité électrisée ! Préférant l'ignorer et ne faisant aucun cas de ses paroles, elles meurent dans les tonalités de la musique tonitruante et « mortuairement Â» festive (oui, pour cet article tenant du domaine du fantastique, nous nous octroyons un droit d’inventation de mots !).

  Coup dur : l'appareil photo alourdi par la fatigue, pour mieux cadrer les musiciens, il nous faut réaliser un geste qui sied au moment : passer l'arme à gauche (Tiens ? Comme c’est étrange…).

  Les images en boîte, retour au sein de l'auditorium pour assister à la présentation d'Amazonia : La jungle blanche par Ruggero Deodato. Après Le dernier monde cannibale et le cultissime Cannibal Holocaust, retour en jungle hostile pour le maestro italien.

  C'est un délice que d'écouter Monsieur Cannibale (aucun lien avec le titre de feu Sacha Distel) parler des conditions de tournage, de son plan préféré ou encore de ses acteurs.

Etant à l'affiche de ce nouveau cauchemar dans l'enfer vert et parlant couramment le français, intervient Barbara Magnolfi, éternelle Olga dans Suspiria de Dario Argento. « La belle ténébreuse Â» nous envoûte...

Le film qui suit est... Une véritable bombe dans le genre !

 

 

Il faut l'avoir vu pour le croire !

 

Maniac Nurses est de ces films qui se hissent au niveau de... ? Un montage (tant sonore que visuel) et des effets pour le moins... ? Des acteurs, égaux aux dialogues eux-mêmes, très... ?

 

Bref, vous l'aurez compris, un OVNI d'ici, ni d'ailleurs ! Ah si : de Belgique et estampillé Troma Entertainment (Toxic Avenger...), société de production américaine, qui le coupa sévèrement et le remonta à la va-vite. Raison pour laquelle, certainement, nous chercheront encore longtemps la trace d'un billet vert... Comme d'un film...

Cela dit, une mention particulière à Léon Paul De Bruyn, le réal qui, le trouvant léger et amusant, le présente en nous complimentant pour notre « présence très courageuse Â» et qu'il « accepte le jet de tomates Â» ! Là, tout est dit.

  Fatiguées mais émerveillées, chacune des milliers d'âmes survivantes aux deux premiers jours s'impatiente d’entamer la date suivante. C'est donc dans la joie que le...

Troisième Jour

...débute encore sous le joug du soleil !

  Mais, en dépit de la chaleureuse présence du disque solaire, c'est « Ã  la fraîche Â» que la quatrième et dernière session de la compétition de courts débute sous l’œil exercé des professionnels entourés du public. Dans le même temps, la grande salle des exposants ouvre ses portes pour la journée :

Malgré trois jours de déambulation, on se laisse encore surprendre à chaque pas, à chaque instant, à chaque virage... C'est aussi l'occasion de s'attarder sur la Dame de fer qui domine l'endroit ! En effet, subissant l'attaque de fourmis géantes, une Tour Eiffel toute en allumettes culmine à près de trois mètres dans la salle ! C'est dire le potentiel artistique qui règne ici.

  Le début d'après-midi donne le ton avec la conférence « Mal de femmes : Femmes criminelles en France Â» animée de nouveau par Bérangère S. de Condat-Rabourdin.

C'est en allant à l'encontre de l'adage américain « No Pénis, No Sex Â» que le docteur nous remet de plain-pied dans une réalité qui peut être plus abominable que ce qui nous diverti dans le cinéma.

En tant que professionnelle, elle nous dépeint ces femmes capables de violences physiques et/ou morales et coupables de viol(s) dans la sphère familiale ou proche. Un colloque qui met en exergue certaines questions appuyant sur la victimisation comme « Ne suis-je pas responsable ? Â» ou bien la dépendance à l'autre...

Ces deux heures de réalité font prendre conscience que le cinéma, au même titre que la peinture, la littérature, etc, fait partie intégrante de notre culture.

Officialisé « 7ème art Â», il se place devant la photographie et la bande dessinée dans la classification des arts (système conceptuel de Georg Wilhelm Friedrich Hegel - début 19ème siècle - et numéroté par Ricciotto Canudo qui, dès 1908, se fit fervent défenseur du cinématographe... Et bien oui, j'étale ma science, et après ?).

A bon entendeur...

  Conférence immédiatement suivie par «De chair et de sang Â» de monsieur Bordas qui, avec un plaisir non-dissimulé remet le couvert...

 

  Pendant ce temps, lors du repas, le jury délibère sur les lauréats.

 

Echange épique !

  Ayant fait de la Filature son « chez lui Â», Pascal Tourain invite le public, non sans humour, à rejoindre les planches où va se dérouler le concours Cosplay. Ce mot résultant de la fusion entre Costume et Playing, cela aurait pu donner « Tumeing Â», mais accordons-nous sur le fait que « Cosplay Â» sonne mieux... Afin de vous offrir de bons clichés*, nous nous frayons un chemin vers L'au-delà de la foule investissant déjà le pied de la scène.

  Défilent alors cannibale, loup-garou, super-héros, momie et autres cauchemars incarnés... Chacun investi de son personnage offre le spectacle à l'assistance qui, loin d'être passive, est mise à contribution pour choisir son « héraut Â» ténébreux, l'applaudimètre étant seul juge !

Pour tous, c'est la résurrection de l'âme d'enfant endormie au plus profond de chacun.

  Enfants, il en est cas lorsque Le Roi Conteur les fait voyager vers des mondes lointains. Cela sans prêter gare à l'animation impromptue qui se trame à quelques pas seulement...

  « - Sus aux cadavéreux ! Â» pourrait-on rugir pour soutenir des militaires faisant face à L'Armée des morts qui envahissent les lieux.

 

  Haleine fétide due à l'ingestion d'un repas putride, les Zombie « tripants Â» ne cessent d'enfler leurs rangs. Mordus par les dentitions pourries de Carrie, les soldats tombent un par un... Et se relèvent contaminés !

 

Subjugués, obnubilés, hypnotisés, charmés… (à vous de choisir, pour notre part, nous sommes perdus !), nous suivons la lente progression de la parade trépas à pas...

  Vient l'occasion pour le célèbre metteur en scène américain Mick Garris de présenter le fruit de sa toute première collaboration avec Stephen King : La Nuit déchirée.

 

  Ayant apprécié le travail du réalisateur sur Psychose IV (retour sur les liens particuliers unissant Norman Bates et sa mère), c'est naturellement que le Maître du frisson littéraire s'approcha de lui pour porter à l'écran son premier script. Un point partout, ce sera en 1992 le premier film de Mick Garris pour le grand écran !

 

  Particulièrement jouissif pour le spectateur averti, le film est ponctué de caméos (pas le cri de Sangoku !) de haute volée : Tobe Hooper, John Landis, Clive Barker, Joe Dante, Stephen King...

 

  La Nuit déchirée (histoire/relation d'un jeune homme et sa génitrice, couple malsain (encore...) survivant d'une race inconnue) marque l'origine d'une longue coopération entre l'homme à la blanche chevelure et le King...

  A tout « saigneur Â», toute horreur (pardon !)... Tout honneur ! 

 

  Quand Loïc ne pratique pas l'organisation d'une main, le cosplay de la seconde, la gérance du week-end avec la troisième et les serrages de pognes de la quatrième (« - Quatre mains ! Â» vous exclamez-vous ! Et bien oui, sa dernière paire de mimines, soutenues par celles de son ami S. Pereira (dont nous taisons ici le prénom pour ne pas mettre en danger ce stormtrooper venu incognito) se posent sur le volant lorsqu'il faut conduire les invités), il officie en tant que maître de cérémonie de clôture :

Emu, il remercie chaleureusement les membres du jury pour leur présence et investissement, applaudit les nombreux bénévoles formant cette fratrie unie par le travail titanesque accompli et, surtout, s'incline face au public pour les riches et nombreux partages. Mais c'est en faisant une œillade à sa moitié que l'émotion atteint son paroxysme et tire la larme à certain(e)s.

  Loin des Faux-semblants, le jury lève le voile sur les résultats de cette compétition serrée et livre  les trophées dans un feu d'artifice mélangeant humour et amour :

 

Grand prix : Shadow de Lorenzo Recio.

 

Prix du meilleur scénario & Prix du public : Jiminy d'Arthur Môlard

 

Prix du film d'animation : Goutte d'or de Christophe Peladan

 

Prix des effets spéciaux : On/Off de Thierry Lorenzi

 

Mention spéciale du jury : Meet the myth de Benjamin Barbelet, Jérôme Catayée, Amandine, Claude et Thibault

                                         Pissot

  Chacune des personnes reconnues qui remet une récompense ne peut s'empêcher de noyer leur discours d'éloges... Plutôt que de les énumérer sur cette page, nous choisissons de mettre en avant une formule qui revenait fréquemment :

 

« C'est un réel plaisir que d'être présent ici ! Ne perdez pas La Flamme ! Â»

 

 

  Comme un point final, une ultime Å“uvre reste à découvrir...

 

  Discopath (rien à voir avec une personne souffrant de douleurs dorsales), dernier film projeté sur L'Ecran Fantastique de l'Harmonie, conte l'histoire d'un homme qui entre en transe dès qu'il entend des sonorités disco. Hypnose qui se mue en véritable folie meurtrière dès que le protagoniste se retrouve en soirées festives... Le premier long métrage de Renaud Gauthier, véritable homme-orchestre peut être comparé à un vibrant hommage sanglant aux seventies par son esthétisme et sa mise en scène. Notons une bande originale qui conclut bruyamment le Bloody Week-End.

  Le gong retentit sous le coup donné par le président René Manzor...

  « Urne Â» nouvelle fois, comme de coutume (funèbre), Dame Mort et Maître Frisson ont réussi haut la main (squelettique) leur pari d’amener un nouveau souffle de vie jovial sur le site en cette fin de dernière soirée. Ce qui nous amène irrémédiablement à l'...

  Puis, en hommage au public et aux moments passés, le jury entame un French cancan et clôt ainsi la cérémonie en s'amusant !

Epilogue

…que nous ouvrons comme une mort alitée :

  Briser les chaînes de la réalité et passer de l’autre côté du Mirrors : cela ne pouvait être qu’un moment atypique, une promesse tacite comme un lien intime entre la vie et la mort, entre les artistes et les spectateurs. Cette expérience doit-elle nous interroger sur le sens de notre vie ?

Chacun a sa propre réponse.

  Quoiqu’il en soit, profitons sans remords de ce qui nous est donné, jouissons le plus possible du temps qui nous est offert ici-bas car ressentir peur et peine n’est pas « capital Â» !
Vivre avec un « V Â» majuscule chacune de ses envies et passions et les partager l’est bien plus !

  En cinq années de labeur et de taillage de veines, Loïc Bugnon secondé par Aurélie Lequeulx et toute l'équipe de bénévoles, ainsi que leurs partenaires, tous le cÅ“ur sur la main (ce n'est là qu'une expression...) se sont tués à la tâche (une locution là aussi !) pour façonner un rendez-vous annuel décomplexé et reconnu. Idée casse-pipe au départ, les galons que gagne ce festival tous les douze mois se calculent à l'intensité grandissante exprimé par la réponse sensorielle que le public exhibe.

 

  Plus de 2000 maniacs ont privilégiés cette sortie à 72 heures de télévision (2200 pèlerins pour être précis, soit 5oo de plus que l'année précédente !). Preuve en est que le Bloody Week-End peut désormais se comparer à un vigoureux et excitant psychotrope...

 

  Comme tout bon festival qui se respecte, Audincourt est devenu, entre autres, LE lieu propice pour des rencontres et, à l'instar du héros arachnéen, pour s'envoler très haut et tisser des liens tant personnels que professionnels.

  Au fur et à mesure des années, plutôt que de s'inquiéter du qu'en-dira-t-on concernant l'apologie d'un genre prônant la peur et l'angoisse, faisant fis des considérations verbeuses et infamantes clamés par quelques prophètes de bonnes pensées (soit dit en (tré)passant : de justes mortels qu'un simple fil retient comme tous), mais aussi repenser incessamment sa structure, le BWE s'est épanouit et se hisse aujourd'hui au firmament des manifestations immanquables.

  Comment peut-il en être autrement lorsque l'on rencontre un public toujours plus nombreux et enthousiaste, des invités de prestige, des exposants ouverts (là aussi c'est une façon de parler !), des artistes (écrivains, illustrateurs, sculpteurs, maquilleurs...) dotés de talents et de charmes certains, un sourire partout où se pose le regard, le tout encadré d'une équipe de volontaires qui font preuve d'un dévouement total à leur passion et donnent ainsi corps à ce véritable fantasme référentiel...

  Merci à tous ces « mordus Â» de nous avoir vendu et fait vivre ce rêve (ou ce cauchemar, tout dépend de qui lit ce papier !).

  Soyons clair : ce rendez-vous est la Mecque en devenir du cinéma de genre.

« Bloody Week-End : Le plus grand des petits festivals Â»

  Ce surnom, loin d'être présomptueux, résonne dorénavant comme un serment en or massif !

  Clôturé, ce cinquième BWE est loin de tombé entre les mains de « L'homme à la cigarette Â» et d'être classé comme de vulgaires dossiers. Il use déjà de son succès comme d'un fabuleux tremplin à la sixième édition plus que prometteuse déjà sur les rails :

Prochain rendez-vous : le 29, 30 et 31 mai 2015

Thème : Science-Fiction et Heroic Fantasy

  Par Crom ! Revenir dans ces conditions, vos serviteurs, eux, en meurent d’envie…

"I'll be back !"

Texte et photographies : Sam Soursas

* Toute ressemblance avec certaines personnes vivantes ou lieux réels n'est, à ce jour, que pure coïncidence. A contrario, toute ressemblance avec des personnes mortes-vivantes est très loin d'être fortuites.  .

 

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