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Festival du Film Fantastique d'Audincourt : 5ème édition

BLOODY WEEK-END

                                                   Â« Quand y a que trois mots, je retiens ! Â»

                                                                                                  Ash J. Williams, Evil Dead 3 : L'armée des ténèbres.

Par Sam Soursas

Prélude

  Deux semaines avant le Vendredi 13 juin, soit exactement quatre mois avant de fêter Halloween, la Franche-Comté accueille un festival annuel pas comme les autres : le Bloody Week-End.

Trois mots, trois jours de réjouissances, de déconnexion, de rencontres...

 

  Jusqu'à présent, les étriqués de l'esprit l'ont critiqué sans même y avoir posé un seul pied depuis cinq ans (faisant penser à un certain réalisateur dont nous ne citerons pas le nom puisqu'il s'agit de Steven Spielberg qui, la première fois qu'il vit le titre « Jaws Â», pensa à une histoire de dentiste ! Fort heureusement, celui-ci prit la peine de découvrir l’œuvre de Peter Benchley...).

  Pour la cinquième édition, le Bloody Week-End sévit de nouveau dans la jolie ville d'Audincourt.

C'est là que Loïc Bugnon, Maniac directeur artistique, et sa compagne à la ville comme « devant Â» l'écran, Aurélie Lequeulx, furent à l'origine de cette manifestation loin d'être un énième Avatar d'autres festivals cinématographiques.

Passionnés, ils entendent bien le maintenir vers l'infini et au-delà !

Gestes joints à la parole, le couple a développé au fur et à mesure des années le parti-pris « Ã  la bonne franquette Â» tout en maintenant les atouts de ce qui a fait succès jusqu'à présent. Cet aspect est bien entendu l'un des nombreux points forts de l’événement et l'éclaire d'une aura aveuglante. En effet, grâce à lui, un climat familial s'instaure naturellement tant au sein du staff que dans la relation guests artisans-artistes/visiteurs (pas ceux venus de loin, vêtus de rouge et noir en quête d'eau et de nourriture). Un Impact que l'on ne voit que trop peu, voire pas du tout, dans ce genre d’événements qui, pour la plupart, sont hermétiques aux sentiments et dénués de chaleur.

Le Bloody, lui, peut se targuer de créer de véritables moments de partages, d’échanges mémorables et surtout de forts souvenirs.

  C'est donc un honneur particulier et unique pour nous d'y être conviés pour cet article.

Fantastique : adj.1 : Qui est créé par l'imagination, ou semble tel.

                            2 : Où dominent des éléments surnaturels.

                            3 : Etonnant, extravaguant...

est celui choisi pour 2014...

 

Trois journées qui s'annoncent comme les tiers d'un triptyque ; Å“uvre promise à rester gravée (à la lame émoussée d'un poignard) dans nos cÅ“urs innocents et vierges...

  « Somptueuse Â» et « parlante Â» sont les adjectifs qualifiants le mieux l'affiche de cette manifestation. Un magnifique visuel faisant écho à celui de Waxwork 2 dont le personnage au premier plan invite quiconque croise son regard dans L'Antre de la folie ! Et pour cause : ces deux Å“uvres sont dues à un seul et même homme : l'artiste Gilles Francescano !

  L'art et la manière pour le Bloody de mettre les petits plats dans les grands...

A chaque année son thème :

« Croquemitaine, monstres et tueurs au cinéma Â»

  Le programme des festivités d'une douzaine de pages fermement maintenu dans les mains comme peut l'être le « Précieux Â» Nécronomicon (et non l'Anneau Unique), c'est sur le qui-vive que nous nous lançons à l'Assaut du Dédales sombre d'allées sinueuses. Voies qui nous mèneront immanquablement à une extase des sens certaine durant ces soixante-douze prochaines heures.

 

  Première surprise en posant un pied dans l'Espace Japy : point de brouillard entourant nos chevilles ni de brume épaisse provenant du Doubs dans laquelle d'immondes créatures  visqueuses nous observent en bavant. Aucune ombre irradiée ou revenue à la vie qui grogne en boitant et dégoulinante de ce liquide rouge qui tâche ou bien suintante et vomissant une épaisse matière verdâtre due à la contamination par un produit chimique inconnu « négligemment Â» déversé là par les forces militaires il y a peu... (voilà, vous pouvez respirez, j'ai fini mon délire et promets de ne plus faire de longue phrase comme celle-ci). Non, rien de tout ces clichés horrifiques, rapidement envoyés ad patres, pour entamer ce...

Premier Jour

...ensoleillé et non ensanglanté, pour le moment du moins.

  La matinée de ce vendredi étant consacrée aux dernières mises au point, c'est en tout début d'après-midi que se lancent réellement les premières hostilités en commençant par l'ouverture de la Filature...

  Même s'il peut paraître légitime pour quelques quidams de nourrir un semblant d'appréhension quant à ce festival, il suffit d'un simple claquement de doigt (osseux) et toutes formes de craintes, lugubres ou macabres, s'évanouissent aux tréfonds de nos cerveaux en mode hyperactif !

La preuve en observant l'éclat scintiller dans les yeux de chacun dès leur entrée dans cette véritable caverne d'Ali Baba. En effet, l'immense salle s'apparente pour l'occasion à la grotte dépeinte (en ajout tardif) par Shéhérazade : 70 exposants emplissent ce gouffre de trésors et de talents en tous genres devant lesquels Junior, alias Indy, ne ferait pas la fine bouche. Paradis du collectionneur ou du simple promeneur curieux, l'endroit offre à chacun un objet que l'on a envie de toucher, d’acquérir, une personne que l'on veut rencontrer, un artifice que l'on veut essayer...

  Au micro, la voix majestueuse de « L'Homme Tatoué Â», alias Pascal Tourain le maître de cérémonie/comédien/aboyeur/présentateur, nous ravie les cages à miel. Jamais à court d'une anecdote ou d'un bon mot, l'orateur nous incite à découvrir par-delà les artistes présents, les premiers colloques...

… « Une culture de l'ombre, à la rencontre des gothiques Â» et « Monstres de celluloïd : Les tueurs en série au cinéma Â», conférences et débats animés respectivement par Christine « Chris Â» Vihelm et Bérangère S. de Condat-Rabourdin ouvrent le bal dans la salle Harmonie située à quelques enjambées de la Filature.

  Sur le chemin, pour les personnes mortes de soif, les croques-morts tenant la buvette se tiennent à disposition durant tout le week-end pour la mise en bière (oui je sais, mais avec une autre boisson l'humour ne fonctionne pas...). Et puis, il ne faut pas oublier que nos ancêtres, les hommes de l'âge de bière, vivaient dans des tavernes ! Bref, les gobelets, estampillés du nom de l’événement composé des trois mots désormais connus : Bloody Week-End (petit rappel pour Ash), évitent à la sympathique équipe de serveurs de ramasser les cadavres !

L'occasion aussi de se remplir la panse avant de découvrir la suite des festivités. Le dernier pub avant la fin du monde en somme.....

  La chaleur ambiante est propice à la venue de l'une des créatures mythologique du cinéma fantastique : Le Prédator . Profitant de la clôture de la saison de chasse, parmi la cohue il rôde et observe. Certainement pour mieux connaître son ennemi ou cibler un trophée potentiel...

  Récompense, il en est question en cette fin d'après-midi qui ouvre la première session pour la compétition internationale de courts-métrages. Cette année, elle réunit pas moins de 33 films provenant de tous les horizons !

 L'espace exposant fermant ses portes en début de soirée, c'est l'occasion, après un quizz sur le cinéma de genre, pour le fort sympathique réalisateur/producteur français Benjamin Rocher (Rivoallan, La Horde) de présenter au public, venu nombreux à l'Harmonie, son petit dernier : Goal of the Dead ! L'ambiance est hystérique dans la salle. Loïc, Benjamin et les bénévoles électrisent encore plus la foule en pratiquant le lancé de casquettes et de tee-shirts, les jongles, passes et tirs de ballons sur scène...

  S'ensuit Cannibal Holocaust, le film italien polémique et référence en matière d’anthropophages par le maestro Ruggero Deodato ! Brisant en 1980 la limite entre réalité et fiction grâce à la caméra portée par les protagonistes, ce long est considéré aujourd'hui comme le patriarche des films de la vague « found footage Â» (Rec, Troll Hunter, Chronicle, V/H/S, Le Projet Blair Witch... Paranormal Activity, aussi oui...). Suite à la vision des bobines, Sergio Leone l'avait prévenu, Ruggero eut quelques démêlées avec la justice (il dut prouver que ses comédiens n'étaient pas réellement mort...). Film condamné à l'époque dans une soixantaine de pays (y compris l'Italie), il n'en demeure pas moins une Å“uvre culte aujourd'hui ! C'est donc un public honoré qui accueille monsieur Deodato, surnommé Mr Cannibale en France, flattant le BWE de sa présence...

  Enfin, Laurence R. Harvey, acteur britannique tout juste arrivé par avion, présente The Human Centipede 2. A l'image du titre susmentionné, ce long métrage est purement et simplement interdit de diffusion et de vente sur le territoire anglais, c'est dire... Poussé par l'impatience des fans, l'homme, pourtant si agréable en réalité, se prend au jeu : remarquez, il ne lui en faut guère plus pour revêtir sa blouse ensanglantée, s'armer d'un pied de biche et d'une agrafeuse, pour rejouer devant la salle comble un moment culte grâce au volontariat de certains spectateurs...

Permettez que nous n'en disions pas d'avantage !

  Il est deux heures du matin lorsque chaque corps, titubante silhouette aux muscles raidis par la fatigue, va rejoindre son Hostel pour enfin entamer un repos mérité lors d'une nuit emplie de beaux cauchemars.

Mais, lorsque dans la pénombre, nous apercevons les visages fendus de sourires béats ou entendons certains atteints de diarrhée verbale enthousiasmante, nous pouvons en conclure que c'est  bien à défunts... euh... à « des fins Â» jouissives que le public se déplace en masse au Bloody.

  Une chose est sûre : le sommeil sera court pour atteindre le...

Second Jour

...qui promet d'être riche en activités et émotions !

 

  S'extirpant des griffes de la nuit et revenant de sa chambre des tortures, le public, bien plus nombreux que la veille, arrive le cÅ“ur en liesse sur le site baignant dans les premiers rayons de soleil.

  N'ayant toujours pas fermé l’œil de la nuit, Freddy Krueger, notre croquemitaine griffu et maître des cauchemars préféré attend chaque rêveur de pied ferme... Voilà qui met dans l'ambiance !

En même temps que l'ouverture de la salle des exposants, Found Footage de J. Carvalho et J. Fauchoux est présenté sur l'écran cent mètres plus loin. Ce documentaire éclaire intelligemment sur ce phénomène de vraies-fausses images retrouvées qui hantent chaque jour un peu plus nos écrans.

S'ensuit, au même lieu, la seconde session de courts en lice pour les récompenses.

  C'est à la mi-journée, lorsque la célébration bat son plein, qu'est louée la cérémonie d'ouverture. Comme s'il était encore nécessaire au Bloody Week-End de démontrer qu'il est un véritable bain de jouvence culturel...

... Il nous réserve l'un de ses instants inoubliables :

  Sur l'appétissante scène de la Filature, délicieusement aménagée pour l'occasion en village cannibale (reste de repas compris), Aurélie et Loïc, le maître queux (entendre chef cuisinier et non super-amant) de la réception, accueillent un casting de choix, véritable mets pour les sens :

 Monsieur Martial Bourquin, Sénateur-Maire d'Audincourt, ville ancrée dans une tradition de solidarité, saupoudre de compliments ses paroles et relève le tout de sa satisfaction à voir s'épanouir un tel festival ainsi que son plaisir de voir autant de monde...

Puis c'est au tour des guests d'être présentés aux affamés :

 

  René Manzor (Réalisateur : Le Passage, Dédales... Auteur : Les Âmes Rivales, Celui dont le nom n'est plus) préside le jury ;

 

  Philippe Nahon (Acteur : Seul contre tous, Cheval de guerre, Haute Tension...) est présent en  qualité de parrain du festival ;

 

  Barbara Magnolfi (Actrice/Productrice: Suspiria, Disciple...). Radieuse, elle marque la seule présence féminine du jury ;

 

  Mick Garris (Réalisateur/Producteur/Scénariste et Acteur : Le Fléau, Masters of Horror...) apporte le regard du nouveau monde sur la sélection ;

  Au tour de Laurence Harvey, Benjamin Rocher et Ruggero Deodato, tous trois rencontrés la veille, de compléter ce fantastique tableau, chacun y allant de ses mots afin d'exprimer sa joie d'être présent et ses louanges envers un cinéma de genre offrant bien plus qu'il n'y paraît...

De gauche à droite : Laurence R. Harvey, Barbara Magnolfi, Benjamin Rocher, Ruggero Deodato, Mick Garric, Philippe Nahon, Aurélie Lequeulx, René Manzor, Loïc Bugnon

  Ces réalisateurs et acteurs de générations et d'origines différentes réunis ici est un privilège d'envergure pour tous. Si nous avions besoin d'une preuve que le cinéma de genre perdure, la voici dans cette image quasi-surréaliste à laquelle nous assistons en voyant tous ces personnages côte à côte sur La Cène (oups, lapsus !)... La scène !

  Une telle guilde ne peut que rendre justice au travail des prétendants aux titres. Car, en vérité je vous le dis, cette sélection de péloches représente un tremplin idéal pour jeunes réalisateurs, concepteurs d'effets spéciaux et autres artistes venus des quatre coins du monde...

  Une telle guilde ne peut que rendre justice au travail des prétendants aux titres. Car, en vérité je vous le dis, cette sélection de péloches représente un tremplin idéal pour jeunes réalisateurs, concepteurs d'effets spéciaux et autres artistes venus des quatre coins du monde...

  Sursauts, Hurlements et rires de la part de personnes se faisant surprendre par d'étranges individus grimés à la perfection sont au rendez-vous !

  Enjouées de voir leurs parents et autres adultes se faire piéger, nos chères petites têtes blondes ne sont pas en reste de douces sensations et d'éveil grâce à l'Espace Jeunesse. Ce lieu paré de vives couleurs leur offre activités manuelles et atelier maquillage rivalisant avec contes et concours de dessins. Le BWE est définitivement pour tous les âges !

  Tandis qu'Arnaud Bordas, journaliste et critique de renom (Mad Movies, Le Figaro, Capture Mag) anime « De chair et de sang Â», titre éponyme de son livre préfacé par Alexandre Aja, traitant des 50 figures emblématiques du cinéma d'horreur, une bien curieuse animation se mijote à l'extérieur...

  En effet, contrairement aux festivals qui ne proposent que des films à visionner, le BWE, lui, prône l'interactivité. Nous pouvons y voir les invités prendre plaisir(s) à échanger avec un fan autour d'un verre et bien d'autres moments considérés par certains comme « inconcevables Â» ! Le chef d'orchestre Loïc Bugnon lui-même, déambule costumé (habité ?) en Michael Myers dans la foule...

Preuve en est : alors que les guests dédicacent livres, DVD, photos et autres couvre-chef du Père Noël (si-si !), et discutent avec une foule ébaubie, notre tueur de Halloween s'en prend à une jeune fille isolée. Acharné, c'est à coups répétés de lame affûtée, qu'il arrache sauvagement la vie de ce corps autrefois joli...

C'est là, en place publique, le point de départ de l'animation « Scène de crime Â».

 

  Devant les badauds bouches-bées, une voiture de patrouille new-yorkaise, le « Joker Â», déboule toutes sirènes hurlantes. Tant bien que mal, les forces de l'ordre arrête et embarque le coupable masqué dans le véhicule bleu qui disparaît sur les chapeaux de roues.

  Intervient alors le Docteur Bérangère Soustre de Condat-Raboutin (anthropologue judiciaire et experte des sciences forensiques) qui, tout en agissant, explique à haute-voix aux spectateurs médusés les différentes étapes et méthodes pour faire évoluer une investigation criminelle !

 

  La troupe abuse avec fascination de leur thème dans un maelström visuel et sonore alternant le contemplatif, le subjectif et l'informatif...

  Alors que le jury se retrouve pour la troisième fois dans la salle obscure afin de sélectionner leurs préférences, dans l'autre salle, ce sont les cordes vocales qui sont mises à rudes épreuves :

Le concours Scream Queen, mené de main de maître par Pascal Tourain, démarre en trombe pour vriller les tympans. Sous la forme d'un jeu, cet hommage non sous-titré aux actrices hurlantes n'a qu'un but : dans la bonne humeur trouver LE cri qui tue !

  A l'image de ces trois jours et avant son...

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