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  Celui qui préfère que l'on dise de lui « metteur en scène Â» plutôt que « réalisateur Â» se prête quelques minutes au jeu de l'interview.

  Prêt ?

 

Propos recueillis par Yaël Nemni & Sam Soursas

Texte et photographies par Sam Soursas

 

DESIGNED BY ANNELISE LADOUE & SAM SOURSAS

COPYRIGHT © 2015 POSSIBILITIES PROD

TOUS DROITS RESERVES-ALL RIGHTS RESERVED

 

  Monsieur Deodato, bonjour !

 

  Bonjour Possibilities Prod !

 

  Merci de nous accorder ce moment, c'est un honneur.

 

  Le plaisir est pour moi !

 J'en profite rapidement pour complimenter toute l'équipe de ce festival qui nous accueille aujourd'hui. Les efforts pour faire en sorte que tout soit si bien organisé...

J'ai participé à de nombreux festivals, mais celui-ci est vraiment unique en son genre ! Tout me plaît ici : l'endroit, l’accueil des personnes, leur sympathie...

  Et... Appelez-moi Ruggero !

 

  Très bien Ruggero ... Nous ne manquerons pas de passer le message !

Vous avez fait des films qui ont fait scandale par leur degré de violence...

 

  Pas tous ! (rires)

 

  Certes ! Mais pour ceux reconnus comme tels, pourquoi avoir choisi de pousser la brutalité aussi loin ? N'y a-t-il pas un autre moyen de faire passer votre message ?

 

  Parce que pour que les gens apprennent, il faut être violent !

C'est comme... Euh... Come si chiama ? (Comment ça s'appelle, NDLR).

Ahhh... Le stalking !!!

J'ai écrit une histoire sur le stalking (traque furtive, NDLR). Je veux montrer les dangers d'un tel comportement, que les smartphones rendent encore plus facile, pour que les gens arrêtent.

Je cherche donc à montrer, parfois de manière très graphique, un phénomène inquiétant pour que les gens en prennent conscience.

Si tu ne déclenches pas une réaction épidermique, cela ne marche pas.

Il faut faire comme pour Cannibal Holocaust !

Trois, deux, un,

eeeeet... ACTION !

  Parlez-nous de la musique dans vos films...

 

  Aaaaaah ! La musica !

Le cinéma et la musique vont de pair. J'aime les musiques douces sur mes images. On ne peut pas avoir un film très violent avec une musique agressive également, ce serait trop !

Et puis, la musica douce contrecarre la violence, renforce l'impact des images, les sublime... C'est le but recherché ! Tu vois ?

  Nous pouvons lire beaucoup de choses à votre sujet, différents articles sur votre carrière, mais ce que nous désirons savoir aujourd'hui c'est qui vous êtes, qui est l'homme derrière le metteur en scène ? Si vous deviez vous présenter en quelques mots...

 

  Et bien... Tout le monde croit que je suis comme dans Cannibal Holocaust ! (rires)

Alors qu'en fait, je suis un homme... Normal ! Vraiment normal !

J'aime la campagne, les animaux, la famille... J'aime tout ! J'aime les femmes aussi. (sourire en coin) … Aussi !

Je m'amuse ; je suis toujours content !

J'aime mon métier, ce que je fais. Quand je ne suis pas sur un film, je réalise des publicités. Je suis reconnaissant lorsqu'on me demande de travailler sur tel ou tel projet.

  Qu'est-ce qui vous a orienté vers une carrière cinématographique ?

 

  En fait, la fiction ne me plaît pas. Je voulais faire des films avec des histoires réalistes, celles que l'on peut lire dans les journaux.

 Et puis, quand j'ai commencé à travailler comme metteur en scène, je voulais voyager.

J'ai toujours beaucoup aimé les voyages ! Il m'est arrivé de refuser certains grands films tournés en Italie pour pouvoir partir en Amérique du Sud par exemple.

J'aime découvrir ! L'exploration, c'est ma vie !

 

  D'habitude, hors festival, nous demandons aux personnes une interview à l'endroit de leur choix. Ruggero, que nous auriez-vous répondu ?

 

  Un pays chaud ! Je n'aime pas le froid. (rires)

Par exemple, l'année dernière, je suis parti à Miami.

Cet été, je passerai un peu de temps à la campagne sous le soleil avant de commencer à travailler sur un nouveau film en Italie.

 

  Tiens ! Au sein de la rédaction, nous prévoyons un reportage en Italie, plus particulièrement sur le Carnaval de Venise...

 

  Venise, c'est bien. C'est très bien. Mais avant tout : Rome !

Malgré les nombreux changements que la ville a subie, comme partout ailleurs au fil du temps, Rome reste Rome !

Il y a Istanbul aussi. La première fois que j'ai découvert cette ville, ce fut le coup de foudre ! Depuis, je suis retourné là-bas deux fois.

Même ma fiancée, au début un peu réticente, est tombée sous le charme de la ville turque.

C'est une ville magnifique, très moderne !

En plus, les gens y sont tous gentils.

 

  Vous qui avez beaucoup voyagé, pouvez nous livrer vos trois villes préférées ?

 

  Bien sûr ! Dans l'ordre de mes préférées : Rio de Janeiro, Hong Kong et Istanbul.

C'est simple :

« Le voyage, c'est la vie ! Â»

  Et bien Ruggero, nous vous remercions pour ce mot de la fin, le temps imparti pour cette rencontre étant malheureusement écoulé...

 

Déjà ?

 

  Malheureusement oui ! Nous vous remercions beaucoup Monsieur Deo... pardon, Ruggero, pour ce moment !

 

  (rires) Grazie a voi Possibilities Prod !

Eeeeet... COUPEZ !

C'est dans la boîte !!!

* * *

 

 

  Pugnace et solide personnage à l'assurance exacerbée et au caractère vigoureux, l'homme s'avère autant chaleureux qu’extrêmement attachant.

Sincère et enthousiaste, il sait provoquer l'envie de discuter. Preuve en est lorsque nous le croisons le lendemain de cet échange : dans la file d'attente pour visionner Amazonia: La jungle blanche, avenant, il se mêle au public et, tout en mettant à contribution l'acteur Philippe Nahon, livre non sans humour des conseils aux cameramans présents... En nous gratifiant d’œillades appuyées.

 

 

Avec Laurence Harvey (The Human Centipede 2 & 3)

  Le cinéaste tout-terrain du bis italien (origine qui peut expliquer qu'il ne peut s'empêcher de communiquer avec ses mains) nous a servi une rencontre mémorable et intéressante avec cette pointe de jovialité toute méditerranéenne. Ainsi, malgré le peu de temps dont nous disposions, il nous a permis de connaître un peu plus l'homme au-delà de ce que nous pouvons en découvrir ailleurs.

  Aucunement avare d'efforts et loyal avec son public, c'est sans hésitation que l'on espère de nouvelles réussites à cet auteur passionné.

Permettons-nous également de souhaiter que ses convictions et sa façon de considérer l'existence survivent à ce domaine artistique.

 

  Puis surtout, que cette indépendance d'esprit perdure et serve d'exemple...

 

Ruggero, merci.

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